Symbolisation : les failles du préconscient

Symbolisation : les failles du préconscient

Articulation entre psychologie génétique et psychanalyse

La compilation réalisée par SCHMID-KITSIKIS et all. 1991 sur le fonctionnement mental permet d’articuler les apports de WALLON (1942), PIAGET et FREUD, mais aussi des analystes de l’école anglaise et française. Pour FREUD (1911), la pensée commence avec la représentation devenue nécessaire pour tolérer l’expérience du manque.

Cette prévisibilité des événements considérée par PIAGET, nous la rencontrons aussi chez MELTZER (1975) qui la regarde comme une des conditions de la mentalisation. Avant les premières coordinations entre les actes et l’anticipation, se révèlent des événements propres à la jouissance sensorielle. D. ANZIEU (1982, 1990) a dénommé ce type d’événement sensoriel précoce, Soi, préalable à la constitution du Moi.

C’est peut-être BION (1962) qui a le mieux clarifié la place élaborative et constructive des impressions de sens et d’émotions. Il va les appeler « vivances émotionnelles » ou éléments « beta », qui sont des éléments ne pouvant pas être pensés. Il se réfère aussi à la transformation des éléments « beta » en éléments « alpha », c’est-à-dire les éléments sensoriels en éléments de pensée. La possibilité de l’appareil à « penser les pensées » dépend de la disponibilité de l’autre, en particulier de la mère. BION est très proche de la pensée de D. WINNICOT (1975) sur le « holding » et du « handling » de la mère. Cette fonction de pare-excitation des stimulations sensorielles à la naissance est appelée par D. MELTZER (1975, 1988) « l’expérience esthétique ». En continuité avec cet auteur, les études de S. MAIELLO en Italie (1998), sur le développement du nourrisson, partent du fait que dans la vie prénatale, l’enfant est en contact auditif avec la voix de la mère, le rythme de la respiration et des battements du cœur. Dans le développement normal, il y a une transformation des impressions auditives en éléments alpha spécifiquement auditifs, qui sont qualifiés par l’auteur d’« audiogrammes » et qui seraient sous-jacents aux éléments alpha à qualité visuelle.

Ainsi, comment est-ce que l’appareil psychique construit les représentations inconscientes de la logique primaire permettant d’arriver à la logique secondaire d’un schéma conceptuel ?